La Vengeance m'appartient, Roman

Marie Ndiaye

Gallimard

  • Conseillé par (Libraire)
    19 janvier 2021

    De l'incertitude des sentiments

    Maître Susane, obscure avocate sans beaucoup de clients, reçoit la visite de Gilles Principaux qui lui confie la défense de sa femme Marlyne pour un crime terrifiant. N’avait-elle pas déjà rencontré cet homme il y a bien longtemps, une après-midi radieuse, mais alors pourquoi ce choc en le voyant ?
    Maître Susane aime ses parents et ses parents lui rendent bien, quoique leur attitude lui laisse des doutes. Tout le roman est basé sur cette interrogation des sentiments à l’aune d’une vérité enfouie dans la mémoire. Qu’en est-il vraiment, et quels souvenirs ne subissent pas la déformation du présent ? Les sentiments ne sont-ils qu'une posture sociale ?
    Une intrigue prenante où tous les personnages portent une ambiguïté magistralement décrite.


  • Conseillé par
    11 juillet 2021

    mémoire, vie moderne

    Tout au long de ma lecture, j’ai pensé à l’étude S/Z de Roland Barthes, car le personnage principal de ce roman est Me Susane.
    D’elle, nous saurons peu de choses : elle va voir régulièrement ses parents en banlieue, elle vient d’ouvrir son cabinet à Bordeaux, elle voit encore son ancien petit ami Rudy qui a maintenant une petite fille Lila, elle emploie une femme de ménage, elle est chargée de la défense de Marlyne Principaux.
    Nous ne saurons jamais le prénom de Me Susane, et j’ai aimé le nom Principaux.
    Lorsque Me Susane rencontre pour la première fois le mari de sa cliente, lui revient en mémoire un moment de son enfance dont elle cherchera à tout prix à se souvenir, au risque de couper ses relations avec ses parents.
    Ce roman est un roman exigeant qui mêle plusieurs narration : Me Susane qui cherche à se souvenir ; Marlyne et sa relation avec son mari ; la femme de ménage Sharon qui cache des choses à son employeure.
    Un roman exigeant au niveau du style : des mots rares se glissent dans la narration, coupant le rythme de lecture ; les monologues sont pleins de mais ou de car suivant le personnage (ce qui permet aussi de le définir).
    J’ai aimé l’écharpe orange comme un fil rouge de Me Susane à Sharon puis à Lila.
    L’image que je retiendrai :
    Celle du froid mordant qui fait que Me Susane tombe et se blesse.

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