La Question métisse
EAN13
9782755504385
Éditeur
Fayard/Mille et une nuits
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La Question métisse

Fayard/Mille et une nuits

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« Je vis dans un pays qui se bouche les oreilles, qui se bande les yeux comme
s’il savait par avance que les histoires d’Arabes, de Noirs, de Juifs allaient
forcément lui être comptées en débit. C’est là que commence ma première
indignation. La France est probablement le pays qui a le plus œuvré pour bâtir
un monde sans frontières, sans races et sans religions. Et nous baissons la
tête comme des coupables par avance ? Première indignation. Je suis Noir, ou
plutôt non, je suis métis. Je suis né en France, et je peine parfois à
m’identifier à un Noir ou à un Blanc. Je suis quelquefois Noir, quelquefois
Blanc, un peu des deux la plupart du temps. Ou plutôt ce sont les autres qui,
au hasard d’une réflexion ou d’un lapsus, me blanchissent ou me noircissent à
loisir. C’est en voyageant à l’étranger que j’ai compris à quel point la
situation française permet ces allers et retours du métissage. Dans la plupart
des pays, les métis n’existent pas. Ils sont sommés de se réclamer une fois
pour toute de l’une ou de l’autre communauté. Chose que je n’ai jamais eu à
faire en France, où pourtant il y a des racistes. En France, depuis au moins
trois siècles, les métis sont (très) présents dans la vie culturelle et
politique. Le métissage est un fait démographique dans les classes populaires,
malgré l’offensive islamiste et le racisme anti-Blanc. La question du
métissage change fondamentalement la question du racisme (et de l’« identité
»), mais personne n’ose en parler. Seconde indignation. » F. O.
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