Lydie B.

Conseillé par (Libraire)
26 février 2016

Sublime comme un vol de papillons

Avec ce superbe titre que l’on doit à un poème d’Aragon « est-ce ainsi que les hommes vivent », nous sommes immédiatement sous le charme.
Cette histoire est celle de Cassandre qui dès la première page, se rend à la gendarmerie pour signaler la disparition de son mari, tout en sachant très bien que Léon, qu’elle a aimé pendant plus de trente ans, ne reviendra pas.
Ils vivent au domaine du Grand Fleury dans le centre de la France où ils élèvent des charolais. Quand elle commence à recevoir des lettres qui lui racontent le passé de Léon, elle fait le lien avec les inquiétants coups de téléphone que Léon recevait régulièrement d’un mystérieux interlocuteur qu’il appelait « la voix » et qui le rendait furieux à chaque fois. Dans les courriers qu’elle reçoit Cassandre va découvrir peu à peu la part secrète de Léon, tout ce qu’elle ignorait de son mari. Mais que sait-elle finalement de celui qu’elle aimait plus que tout, alors qu’elle ne connait même pas sa propre histoire. Elle qui est née en Haïti, qui a été adoptée petite et qui n’a jamais pu donner d’enfant à son Léon. Cassandre qui ne rêve que d’un retour en Haïti pour y retrouver ses origines. Tout comme ses papillons monarques qui font des milliers de kilomètres pour migrer vers leur terre natale. Des papillons qui étaient dans des cages et qui ont mystérieusement disparu eux aussi dans un accident de voiture sur une route proche du domaine.
Ce roman est captivant, il nous transporte comme lors d’un voyage dans lequel se mêlent la force des sentiments, les belles promesses de l’amour mais aussi les non-dits, les mensonges et les secrets de famille.
Comme dans "La vie contrariée de Louise", Corinne Royer nous amène à cette réflexion
« Sommes-nous prêts à accepter que nous ne sommes pas maître de notre destin ?»
Une bouleversante histoire d’amour et d’humanité

Evangile pour un gueux

Viviane Hamy

19,00
Conseillé par (Libraire)
26 février 2016

Le supplicié de Notre-Dame

Certains l’avaient surnommé « le nouveau pape du polar français » lors de la sortie de La Madone de Notre-Dame. Avec son nouveau roman "Évangile pour un gueux", Alexis Ragougneau récidive en témoignant d’une efficacité diabolique. Pénétrant les faces secrètes de Notre-Dame, il met en scène l’univers des sans-abri.
À la lecture d’Évangile pour un gueux, on pourrait croire qu’Alexis Ragougneau connait tout aussi bien le monde des SDF que les clochers de Notre-Dame de Paris. Les personnages de son polar sont des héros ordinaires en abandon de repères, dont la vie a été jalonnée de blessures et d’effroi, qui n’ont d’autres torts que de ne pas rentrer dans le moule que la société leur impose. Le livre bascule immédiatement dans le suspense avec la découverte, lors des fêtes de Pâques, d’un homme atrocement mutilé noyé dans la Seine. L’affaire est confiée aux officiers de Police Landard et Gombrowicz, et à la jolie juge Claire Kauffmann, en charge de l’instruction. Une équipe bien rodée qui avait déjà officié dans l’enquête de La Madone de Notre-Dame. La victime rapidement identifiée est le jeune Mouss, leader du groupe d’une dizaine de sans-abri qui avait envahi la cathédrale à la veille de Noël, prenant en otage le père Kern et le sacristain. Ces trente-six heures d’occupation avaient empêché le bon déroulement des célébrations de la Nativité, avant que les autorités ne fassent intervenir les forces de l’ordre. Les services de police s’étaient ensuite sentis ridiculisés par ce preneur d’otage qui revendiquait un logement pour tous, lors d’une conférence de presse où s’étaient invitées toutes les caméras de France et de Navarre. Certains ont pu vouloir crier vengeance, comme les dignitaires de l’Église qui considèrent comme un blasphème la violation du sanctuaire de Marie. Devant le mutisme des « frères de la rue » face aux interrogatoires des policiers, la juge Kauffmann sollicite l’appui du père Kern, qui s’était révélé un remarquable meneur d’investigation lors de l’affaire de la Madone. Mais pétrifié par la culpabilité, ayant peu ou prou prêté main forte à la BRI lors des évènements de Noël, le prêtre renvoie la juge dans ses bureaux. Néanmoins, pressentant le danger, il cherche à comprendre ce qui a pu provoquer cette succession de cataclysmes. Le curé de Notre-Dame se révèle alors un confesseur discret et efficace pour faire parler les sans-logis.
Pourtant rempli de doutes quant à sa foi, osera-t-il dévoiler les suspicions qu’il a vis-à-vis de ses pairs ? Quel est ce groupuscule traditionnaliste manipulé, semble-t-il, par un prêtre ? Quelle est la mission présumée sacrée de ces « Cohors Christi » ?
Alexis Ragougneau nous entraîne dans un roman noir diaboliquement mené, qui suscite l’intérêt jusqu’à la dernière ligne. Car il nous faut attendre la toute fin pour que les clés de l’énigme nous soient enfin révélées.
Le style est d’une parfaite fluidité, et l’auteur nous amène par petites touches à la rencontre de ce monde des sans-logis.
Une plongée dans les eaux troubles de notre société… (cf PAGE Hiver 2016)

Conseillé par (Libraire)
26 février 2016

Le nouveau roman de Pierre Assouline est l’histoire d’un joueur d’échecs, Gustave MEYER, un maître des échecs, qui d’ailleurs, ne voit le monde qu’au travers de son échiquier avec des cases noires et blanches.
Il est hypermnésique, il a une mémoire décuplée, infaillible ce qui lui permet d’être imbattable dans bien des domaines. Comme il souffre d’horribles crises de migraines et d’épilepsie qui le rendent parfois violent, il est suivi médicalement par un de ses amis neurologues. Le jour où l’ex-femme de Gustave est retrouvée noyée au volant de sa voiture, il est immédiatement soupçonné de meurtre.
Pour échapper à une arrestation, Gustave décide de fuir de Paris à Londres puis en Europe de l’Est. Mais en communiquant toujours, via Internet, avec sa fille pour mener leur propre enquête et amener la Police sur les traces du véritable meurtrier.
« Golem » a été publié dans la collection Blanche de Gallimard mais c’est un roman inclassable qui relève en partie du domaine policier en plongeant à la limite de la Science - Fiction pour aller sonder l’âme humaine.

Un excellent roman pour le plus grand plaisir du lecteur comme toujours avec Pierre Assouline

Conseillé par (Libraire)
26 février 2016

Le Russe Blanc

Dans « le mariage de Pavel », Jean-Pierre Milovanoff nous raconte l’histoire de son père, ce russe blanc arrivé en France en 1919.
Dans la première partie du livre, Jean-Pierre Milovanoff relate son enfance avec Léonie, sa grand-mère, Rénata sa mère et Ondine sa tante, ces trois femmes qui formaient un clan face à Pavel, son père, cet exilé, cet apatride au passé tragique.
Rénata l’institutrice et Ondine la danseuse chorégraphe, étaient deux sœurs unies, inséparables. Leur complicité fusionnelle sans limite, mettait Pavel, le mari de Rénata à l’écart, allant même jusqu’à briser sa carrière lorsque Rénata refusa de partir aux Etats-Unis puisqu’Ondine, sa sœur n’acceptait pas de les y accompagner.
Ce jeu subtil entre les deux sœurs n’a cessé de faire de Pavel un exilé y compris dans sa propre maison.
Dans la deuxième partie du roman, c’est Pavel, homme peu enclin aux confidences, qui un soir de désespoir, ou de sentiment d’urgence de parler à son fils, décide de se confier à Jean-Pierre. Il lui révèle alors le récit de sa vie. Son amour infini pour sa mère décédée trop vite, il n’avait que huit ans, ce qui le plongea dans une grande solitude face à une belle-mère détestée et alors que la Révolution menacée sa famille bourgeoise, Pavel prend la décision de s’enfuir de chez lui et de ce pays hostile, il n’a alors que quinze ans.
Après son arrivée en France en 1919, Pavel fait des études puis obtient un poste d’ingénieur en minéralogie dans les Cévennes où il se marie avec Rénata, mais la présence permanente d’Ondine à leur côté, fera de sa vie un perpétuel exil. Pavel sera condamné à vivre dans une extrême solitude malgré la présence des siens.
Un superbe roman sur la figure du père.

Conseillé par (Libraire)
29 août 2015

Grand Roman

Etienne est photographe de guerre, il n’a cessé de quitter Emma, la femme qu’il aime pour remplir sa mission : Témoigner, Informer de la Violence des Hommes.
Ce métier l’a mené au coeur du danger, dans l’horreur d’un pays à feu et à sang, où il a été pris en otage.
Après de longs mois de captivité et d’avilissement, pendant lesquels il a lutté pour ne pas s’effondrer, il est enfin libéré.
Pourquoi lui ? Après quelles négociations ?
Des questions auxquelles il aimerait pouvoir répondre.
Pour Etienne, l’épreuve n’est pas finie car s’il est libéré de ses geôliers, il n’est pas libre dans sa tête. Pour ne plus être captif de ses pensées, il retrouve sa mère, Irène. Elle a tenu tout ce temps, grâce au seul espoir de le revoir vivant, lui, son petit.
Dans son village natal, Etienne s’isole des horreurs du monde. Ces amis, Enzo et Jofranka l’entourent de toute leur amitié et convoquent les souvenirs d’enfance pour l’aider à renaître à la vie.
Mais le passé réveille parfois bien des questionnements et des tourments.
Car même si la liberté est là, une part de chacun de nous ne reste-t-elle pas toujours plus ou moins otage de quelque chose ou de quelqu’un ? Ne sommes-nous pas tous confinés dans un certain enfermement face à nous –même ?
Jeanne Benameur nous conduit avec une grande délicatesse sur un chemin qui serpente entre la liberté des corps et l’enfermement des âmes. Une lisière où seule la musique permet l’éloignement du chaos du monde.
Un grand roman.