Eireann Yvon

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Amoureux de la lecture et de la Bretagne, j'ai fait au hasard des salons littéraires de la région beaucoup de connaissances, auteurs ou lecteurs.
Vous trouverez mes chroniques ici :
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A bientôt.
Yvon

Éditions Gallmeister

Conseillé par
11 mai 2016

Allo, Rambo bobo !

En toute honnêteté en prenant ce livre en vue de la préparation d’une soirée consacrée aux Éditions Gallmeister, je ne m’attendais pas à découvrir le premier roman des aventures de John Rambo ! Cela appelle deux commentaires : le premier est qu’il faut parfois lire les 4èmes de couverture, le second est que je n’ai vu aucun de la série des films avec Sylvester Stallone.
Un homme, pour des raisons très futiles, s’attire les foudres d’un sheriff autoritaire à la tête près de son étoile. La présence d’un jeune homme « Gamin » sur son territoire l’indispose au plus haut point. Ce dernier, barbu et chevelu, est raccompagné manu militari hors de la ville, mais il en a soudain assez de courber la tête ; alors il refuse de partir, question de principe, au nom de la sacro-sainte liberté américaine.
Dans sa fuite des bureaux des autorités, il tue un fonctionnaire de police. Alors commence une chasse à l’homme et un mano a mano entre les deux anciens militaires.
John Rambo est un ancien des forces spéciales américaines, fait prisonnier, torturé et humilié pendant plusieurs mois avant de s’évader.
Le sheriff, Wilfred Logan Teasle, lui, est un ancien de Corée, il est titulaire de « La Distinguished Service Cross », une des plus hautes distinctions américaines pour actes de bravoure.
La fuite de John Rambo va transformer cette poursuite en une affaire personnelle entre ces deux vétérans, machines à tuer formées au combat. L’un jeune et solitaire, l’autre vieillissant, mais refusant des aides extérieures, puis il sera contraint d’accepter.
Le fuyard va rencontrer dans la nuit deux hommes, le père et le fils, bouilleurs de cru clandestins, le plus vieux va accepter de l’aider, le nourrir, l’habiller et lui donner un fusil.
Au matin l’armada du service d’ordre est en place avec un hélicoptère diffusant des messages disant aux promeneurs de se méfier et appelant Rambo à la rédition.
Mais entre lui et Teasle c’est devenu une lutte à mort, que le meilleur gagne…
S’il est encore possible qu’il y ait un vainqueur ?
Après un carnage dans les rangs des forces de l’ordre, Teasle est obligé d’accepter le renfort de la « Garde Nationale »…
John Rambo, soldat traumatisé de la guerre du Vietnam, erre sans but dans l’Amérique profonde, son souhait le plus cher, retrouver la paix extérieure et intérieure, même si cela est très difficile. Mais suivant les circonstances son entraînement de tueur, formé à l’école des forces spéciales, reprend le dessus. Plusieurs personnes y perdront la vie, mais il ne maîtrise plus rien. Son seul but, encore une fois, c’est la survie. Même les surhommes restent des humains…
Wilfried Teasle, en plus de sa charge de travail, doit gérer un problème de couple, son épouse est partie et il attend une lettre d’elle. Et celle-ci n’arrive pas ! Alors passer sa mauvaise humeur sur ce garçon, sorte de hippy clochard, vagabond moderne qui lui semble inoffensif, grave erreur !
Orval est plus prudent, lui et ses chiens pisteurs sont appelés en renfort, mais ses relations avec Teasle sont tendues. Il conseille à celui-ci d’attendre des renforts, ce qui serait de la plus grande sagesse.
Un final en forme d’apocalypse sanglante, semble-t-il différente du film, dans les superbes décors du Kentucky.
Un très bon roman mêlant aventures, constat social avec le refus de la différence d’un sheriff vis-à-vis de John Rambo, et des superbes descriptions de paysages.
Chaque chapitre a son propre narrateur ce qui permet de suivre l’histoire avec deux points de vue.
En fin d’ouvrage, l’auteur nous explique la création de ce roman.
Pour moi une découverte inattendue.

nouvelles

Éditions Gallmeister

22,00
Conseillé par
11 mai 2016

À chacun son avenir…

Auteur américain que je découvre avec ce recueil. Son précédent roman « Sillage de l’oubli » a reçu un très bon accueil de la presse spécialisée.
Dix nouvelles dans ce livre :
C'est là que vous commencez. Le dernier à être resté en Arkansas. Parce qu'il ne peut pas ne pas se souvenir. Quelque chose pour la table de poker. On ne parle pas comme ça au Texas. La seule chose agréable que j'ai entendue. Une certaine fidélité. Monuments. Pour les vivants, au milieu des arbres. Ce qui vous fait défaut.
« Le dernier à être resté en Arkansas ». Un couple qui vient du Texas s’est installé en Arkansas. Le travail dans l’industrie du bois est dur et surtout très dangereux ! La moindre seconde d’inattention peut se terminer en drame. Comme la mort d’un jeune garçon, nouveau dans la profession. Sur le bord de la route un panneau : 329 JOURS SANS AAA. Accident avec Arrêt d’Activité. Mais ce soir le narrateur désire une seule chose : « oublier ce gosse décédé », oublier son ex-épouse et son fils Matty parti au loin, et Nate, l’aîné mort lui aussi.
Une très belle histoire.
« Quelque chose pour la table de poker ». Un homme pense que tout se répare… faut dire que lui-même a été pas mal refait ! Mais on ne refait pas sa vie ! Constat amer.
« Une certaine fidélité ». Très court texte qui semble bien mal porter son nom. Une femme, un homme, un motel le long d’une autoroute, l’épouse au téléphone, du vin et du sexe pour finir.
« Pour les vivants, au milieu des arbres ».Nous retrouvons le monde de l’industrie du bois. Un crime est commis, un noir a été traîné sur la route par un camion. Crime raciste ? Un reportage télévisé va faire monter la fièvre dans le bar de la ville le samedi soir.
« Ce qui vous fait défaut », c’est l’histoire très noire de Dean Calvin. Suite à un accident sur une plateforme pétrolière, il est handicapé et solitaire. Chauffeur pour un hôpital il transporte comme l’indique le titre des morceaux d’êtres humains en vue d’analyse ! Un jeune garçon aime voir les morceaux contenus dans des récipients spéciaux. Il repense à sa jeunesse, à Randi, sa fiancée, à son accident et au gâchis de sa vie sexuelle !
Des personnages très ordinaires dans des situations qui le sont beaucoup moins. Un écrivain en devenir ou pas d’ailleurs, est mis à la porte par sa copine. Qui se déshabille complétement pour lui annoncer la nouvelle. Quelle cruauté ! Alors il reste la bière et Jimmy le bon copain et son pick-up Chevrolet. C’est parti pour un tour.
Un couple avec enfant à minuit sur le parking d’un supermarché ouvert la nuit.
Quinze ans plus tard, l’homme est seul avec son fils, un fait-divers banal ! Un vol de sac à main ! Un garçon de neuf ans qui n’a pas connu son père part pour le Texas rencontrer son grand-père paternel. Un Texan pur et dur dont le chien s’appelle « Alamo ». Raymond travaille dans un service de grands brûlés, Tammy a perdu son bébé, mort-né ! Elle n’est pas belle la vie, pas du tout.
Un homme revoit son enfance, sa mère partie en Europe, sa petite voisine, sa seule amie qui a perdu son frère écrasé par un chauffard. Leurs jeux pas toujours innocents.
Un très bon recueil, une écriture sobre sans fioriture, l’Amérique de tous les jours.

Éditions de L'Olivier

Conseillé par
11 mai 2016

The Last Frontier.

J’adore les deux premières phrases de la préface de ce livre :
- On devrait toujours être en route pour l’Alaska. Mais y arriver, à quoi bon ?
- Mais tous les voyages ont en soi dès le départ un but et une fin.
Un jour de février, Lili quitte Manosque pour aller pêcher en Alaska ! Elle veut quitter l’ennui et les bières. Au bout de la route elle retrouvera la bière, l’amitié et la mer.
Kodiak, fin fond de nulle part, un voyage interminable entre ennui et larmes, mais l’excitation est toujours présente, le rêve enfin accompli.
Les Etats-Unis, puis Anchorage et enfin l’île de Kodiak apparaît à travers le hublot.
Ayant trouvé un embarquement sur « Le Rebel », elle connaît enfin sa première campagne de pêche. Elle commencera par la pêche de la morue noire.
L’accueil de l’équipage est rude, elle est considérée comme une « Green », pas comme une femme, et n’aura aucune considération due à son sexe. Elle dormira par terre, en attendant mieux et devra prouver sa valeur au travail. Et la tâche est ardue, parfois les forces physiques manquent et elle doit s’accrocher. Les services de l’Immigration sont très stricts. Suite à un accident, sa main s’infecte et elle est débarquée, direction l’hôpital pour quelques temps.
Elle apprendra que la frontière entre la fortune et l’infortune de mer est mince. Quelques lignes perdues en mer et une amende, suite à un dépassement des quotas sur certains poissons, payée par l’ensemble de l’équipage réduiront le salaire d’autant !
Pour les pêcheurs qui ne touchent pas de fixe, mais uniquement des parts sur la vente du poisson, cela peut être une catastrophe. Certains ont une famille souvent au loin. Non content de ne pas voir leur épouse et leurs enfants grandir, si en plus le salaire est une misère !
Lili s’accroche, mène sa vie, fréquente les bars, boit comme les hommes, connaît des matins de gueule de bois, mais les marins la respectent, grande victoire.
Puis un jour, le grand marin entre dans sa vie…
Mais il lui reste un rêve, connaître Point Barrow !
Lili force l’admiration par sa ténacité, son courage et sa volonté farouche de se faire une place dans un monde d’hommes.
Le grand marin sera l’homme qui troublera la quiétude de la vie de Lili, celui qui fera vaciller ses certitudes…
Des hommes de mer, ou qui le deviennent : Ian le skipper qui fait la loi en mer, Simon l’étudiant venu de Californie pour une saison, John et son problème d’alcool et beaucoup d’autres.
Très peu de femmes dans les personnages croisés ici, la plupart travaillent dans les nombreux bars du port, lieu de perdition, mais passages obligés après des semaines de navigation éprouvante !
Un très bon livre, très bien écrit qui nous relate à la manière d’un essai la vie d’une Française accomplissant son rêve, « Pêcher en Alaska ». Elle y restera en définitif dix ans !
Un glossaire en fin d’ouvrage permet de mieux comprendre certaines expressions américaines concernant le monde de la pêche.

Et autres histoires du bush

J'ai Lu

Conseillé par
11 mai 2016

Délires australes.

J’ai découvert cet auteur australien il y a quelques années avec « 5 matins de trop » que j’avais beaucoup aimé. Depuis je suis bon an mal an les nouvelles éditions de son œuvre, sachant qu’il est décédé il y a très longtemps.
Recueil de quatorze nouvelles aussi déjantées les unes que les autres de Kenneth Cook. La plupart se passe dans le bush australien mais aussi dans la baie de Sydney.
Le personnage principal de ces nouvelles est un petit randonneur replet amateur de whisky et de bon vin, narrateur et auteur. On le retrouve donc aux prises avec un kangourou alcoolique, animal de compagnie d'un de ses voisins. Ce kangourou avait découvert dans une mare pas loin de chez lui des restes de houblon qui servaient à faire la bière et s'en délectait à n'en plus pouvoir.
Un autre texte nous parle d’un sport absolument incompréhensible pour un esprit autre qu’anglo-saxon : le cricket ! Ici il s’agit d'un joueur que l'on paye pour ne pas jouer justement car les trajets de ses balles sont beaucoup trop vicieux pour n'importe quel receveur.
Dans « Méfiez-vous des bénévoles », il nous narre ses mésaventures nautiques. Il a acheté un bateau. De très bonne qualité à première vue, mais beaucoup moins à l’usage. Il est parti avec quelques-uns de ses amis se promener en baie de Sydney. En perdition il rencontre un canot de sauvetage composé de bénévoles, qui sont très à cheval sur le règlement. Donc tout ça se passe très mal et le naufrage est vraiment évité de justesse.
Il se passe des trucs bizarres dans le bush australien, l’auteur a racheté le plan d'un filon perdu, filon qui contient des tonnes d’or ; mais il faut le retrouver et donc faire attention aux mauvaises rencontres : d'énormes chiens hostiles qui feraient passer celui de Baskerville pour un aimable roquet nain ! Où également une espèce de chat mutant qui arrive à foutre la pâtée au représentant de la race canine et tout ça pour ne pas trouver le filon en question !
Quand vous faites de bonnes actions, par exemple, pour une de vos amies vous promenez son chien sur une plage. Il faut toujours se méfier des réactions de celui-ci, sinon encore une fois vous serez obligé d’appeler les secours à votre aide ! Mais heureusement que sur cette plage il y a des sauveteurs. Par contre c’est toute honte bue que vous retournerez rendre le monstre à sa propriétaire !
Toujours épicurien, notre narrateur est parti pour une longue randonnée dans les montagnes un jour de grosse tempête de neige. Mais il a trouvé refuge dans une cabane. Il avait emmené comme d'habitude ses sandwiches, sa réserve de whisky, de vin et donc tout allait bien. Passer quelques heures à boire et à manger n'était pas déplaisant, sauf que dans ce refuge, il y avait aussi un rat qui allait lui pourrir la vie.
Des personnages aussi délirants que les animaux croisés au hasard de ces pages hilarantes ! Un pilote d’avion qui a horreur des reptiles… pas de chance un de ses passagers a une valise pleine de lézards à collerettes. Et le bagage s’ouvrit ! Un roi du rodéo, mais qui dans sa grande sagesse ne parie jamais, sagesse des Aborigènes dans « Des souris et des taupes », un restaurateur qui invente le restaurant panoramique tournant, sauf que la salle n’a pas de fenêtre et que la roue va trop vite !
Une universitaire cherchant un œuf d’autruche, pas si facile qu’il en a l’air ! Un champion du bras de fer aux blagues ridicules qui est battu par une femme ! La blague ne l’a pas fait rire !
C’est toujours aussi délirant loin de ses romans très noirs que je préfère, mais j’ai plus apprécié ce recueil que les précédents lus.

Un enquête de l'inspecteur McLean

Bragelonne

Conseillé par
11 mai 2016

Des nues et des mortes.

Second roman de ce nouvel auteur écossais traduit en français après « De mort naturelle ». Fermier le jour, romancier la nuit, un parcours pour le moins atypique.
Nous sommes de retour à Edinbourg, une ville en ébullition !
McLean apprend la mort de Donald Anderson, poignardé en prison.
Il assiste à ses obsèques et se souvient…
Surnommé « Le Tueur de Noël », un crime par an sur le même mode opératoire. Dix victimes sur autant d’années, séquestrées, violées, égorgées et les corps abandonnés nus dans un cours d’eau. Parmi ces jeunes femmes, la dernière, Kirsty Summers, était sa fiancée.
Il a procédé lui-même à l’arrestation de ce libraire bien sous tout rapport ! De voir de la terre tomber sur le cercueil, il espère enfin pouvoir faire son deuil.
Surtout que sur le terrain, les affaires ne manquent pas, en particulier des incendies pour le moins suspects, mais sans lien apparent.
Ses relations avec Duguid, dit Dugland, sont toujours aussi exécrables.
Et voilà que l’on découvre une jeune femme noyée, crime qui rappelle ceux d’Anderson…, mais celui-ci est mort et enterré, la raison de McLean en prend un coup.
Pour ajouter à sa confusion l’immeuble où il habite est détruit par un incendie… causé apparemment par des locataires cultivant des plantes illicites ! La honte. La presse et certains de ses collègues se gaussent, Dugland et une journaliste Joanna Dalgliesh s’en donnent à cœur joie et sa supérieure hiérarchique est furieuse.
Surtout qu’une autre jeune fille est découverte morte, nue, dans un étang. Pour ne rien arranger, c’est la fille d’un caïd de Glasgow…
L’enquête, les enquêtes en fait, piétinent. Anderson ne tuait qu’une fois par an, ici en peu de temps déjà deux mortes… et ce n’est pas fini.
Un moine parle à l’inspecteur d’un mystérieux livre ancien « Le livre des âmes » que possédait le libraire et qui l’avait possédé, lui faisant perdre la raison. Or ce livre a disparu des saisies de la justice ! Où est-il ?
Une troisième disparition se solde par un nouveau cadavre.
Une éclaircie se profile dans la vie sentimentale de McLean, mais cette femme disparait… probablement enlevée par le tueur. Pour le policier le dilemme est simple : retrouver la disparue rapidement et vivante… ou plus tard sous forme de cadavre dénudé flottant entre deux eaux !
On trouve ou on retrouve les personnages du précédent roman, McIntyre, la chef du lieu, Duguid, dit Dugland, ennemi intime de McLean, sa collègue Emma Baird, le personnel du commissariat, Bob la Grogne, le jeune Mc Bride, l’ancien le sergent Needham, dit Needy, responsable des archives, une nouvelle arrivée, la sergent Kyrsty Ritchie venant d’Aberdeen.
Autre personnage peu recommandable, la journaliste écrivain Johanna Dalgleish. Son livre sur Anderson est devenu un best-seller même si elle n’est pas très regardante sur la vérité.
Un très bon roman dans une ville sinistrée et crépusculaire.