Nathalie -.

Éditions de L'Olivier

17,00
Conseillé par (Libraire)
4 octobre 2021

Blizzard

C'est un premier roman. Ça se passe en Alaska.
Le blizzard est là, terrible, et Bess, jeune femme perdue qui ne cesse de fuir, a lâché la main de Thomas, le petit garçon dont Benedict lui a confié la charge.
Elle le perd.
On craint poindre la tragédie à chaque page.
On s'inquiète de ce qu'est devenu ce gamin.
Alors, on lit, patiemment pour savoir, plein d'espoir.
Quatre personnages, Bess, Benedict, Cole, Freeman racontent le cours de l'évènement, ce qu'ils savent des protagonistes, chacun leur tour au fil des chapitres courts.
Surtout ils se racontent.
Et l'on est saisi de savoir qui se cache derrière chacun de ces hommes et femme venus s'échouer là, pour se cacher, pour la solitude, dans la rudesse à vivre, espérant trouver la possibilité d'êtres oubliés et tranquilles peut-être enfin.

Conseillé par (Libraire)
30 septembre 2021

Le tiers temps

Subtil et beau

L' auteure invente de faits réels les derniers temps de vie de Samuel Beckett dans une institution nommée Le Tiers Temps où il a réellement résidé.
Tout est donné à lire du regard et de la pensée imaginés de Beckett, identifié comme penseur de l'absurde.
Le corps et ses empêchements dans le vieillissement, l'écriture comme combler l'attente, lui donner sens même, mais dans un ralentissement, une mise en distance ; c'est là tout le propos.
Et la mort, omniprésente, des autres du même lieu, en soi peu à peu, qui fait percevoir autrement le cours du temps, le peu de choses qui se passent, l'inéluctable totalement inconnu qui ne se donne à percevoir et imaginer que de distanciation pensée face aux menus événements de la vie quotidienne qui se déroulent.
Un roman profond, posé roman et non récit justement, très joliment et finement écrit.

Conseillé par (Libraire)
27 septembre 2021

Les chats éraflés

Parfois, dès les premières lignes, on sait qu'on va aimer.
J'sais pas, quelque chose dans la façon d'agencer les mots, en plus de ceux choisis, qui sonnent justes à votre esprit.
Et puis, l'héroïne s'appelle Soizic, c'est un joli prénom. Elle est jeune, déjantée, très seule aussi et brillante. Elle a un goût affirmé pour la liberté, celle qu'elle s'invente.
Elle se retrouve sur les quais de Seine, à faire bouquiniste pour son cousin qu'elle vient tout juste de rencontrer pour la première fois en débarquant à Paris.
Elle rencontre des personnages détonnants, fracassés, ceux de la rue, ceux qui ont fait un plus ou moins grand pas de côté.
Derrière tout cela, une histoire de famille pas bien réjouissante. Mais bon, cette fille s'en sort bien, même si elle trouve que ce n'est pas le cas.
Et on se délecte jusqu'à la fin.

Conseillé par (Libraire)
24 septembre 2021

LA FELICITE DU LOUP

Ça se passe en montagne, à Fontana Fredda, au-dessus de Milan.
Fausto a quarante ans, il est séparé de sa femme depuis peu, ne sait pas bien ce vers quoi aller.
Il écrit, certes, mais ça ne suffit pas pour vivre, même s'il vit de peu.
Alors, quand, au détour de confidences faites à Babette, propriétaire du seul restaurant du village, elle décide de l'embaucher pour la saison d'hiver comme cuistot, Fausto se sent pousser des ailes.
Il tombe amoureux de Silvia, serveuse saisonnière de vingt-sept ans.
Tous deux ont en commun le goût de la montagne, ainsi que le fait de ne pas savoir ce qu'ils vont devenir, à la fermeture du restaurant.
Chacun ira-t-il son chemin ?
Leur désir de montagne est-il assez fort pour les unir dans la durée ?
On lit ce roman comme si on se promenait en montagne, d'en sentir de quelques mots les parfums, d'y voir les paysages, les êtres.

Conseillé par (Libraire)
18 septembre 2021

CHANGER : METHODE

Édouard Louis et le processus à changer, mieux, à devenir.
L'auteur raconte les étapes par lesquelles il est passé, de façon plus ou moins consciente au moment où il les vivait, pour devenir autre que ce à quoi il aurait pu être destiné, de la condition sociale de sa famille, du petit garçon moqué et chahuté qu'il fut.
Au travers de son ouvrage, on fait la connaissance des êtres qu'il a aimés et qui lui ont permis de devenir, de réaliser ce à quoi il a pris conscience d'aspirer.
On sent chez l'auteur toute la violence à se débarrasser des habitudes et réflexes accumulés pendant l'enfance. On sent la nécessité que c'était de devenir cet être instruit, cultivé, assumant au fur et à mesure des étapes de changement, son homosexualité.
On y saisit aussi, selon ces étapes, le rejet de sa famille et tout autant l'amour éprouvé pour elle. On capte cette nécessité pour lui de quitter ceux qui l'ont aidé pour devenir encore.
On perçoit dans l'écriture un désir d'authenticité, dans l'usage du mot juste. Édouard Louis semble porté par une perception fine de ce que pourrait éprouver ou penser le lecteur. On l'accompagne dans le récit, tout autant qu'il nous accompagne, dans son perpétuel questionnement sur ce qui le motive, dans la rencontre de l'autre ; le seul moyen peut-être, de se rencontrer lui-même.