Des écrivains imaginés

Cécile Villaumé

Le Dilettante

  • Conseillé par
    14 juillet 2019

    Petite anthologie officieuse de la littérature

    Dans ce premier livre réjouissant, drôle et érudit à la fois, Cécile Villaumé
    déboulonne les statues des écrivains. Avec une plume enlevée, elle dépoussière
    les portraits d’auteurs pour faire une satire du monde des lettres. C’est un
    vrai bonheur que de se plonger dans l’intimité de ces figures qui font l’objet
    des chroniques de cette petite anthologie littéraire impertinente, subtile et
    mordante, contre la bêtise d’hier et d’aujourd’hui.

    Ils sont quinze élus, de Charles d’Orléans à Marguerite Duras, en passant par
    Mallarmé, Colette ou Conan Doyle, unanimement reconnus par la critique et les
    institutions. Très documenté, cet essai en forme de saynètes raconte un
    moment, une situation où le « grantécrivain » est un homme ou une femme comme
    les autres, avec ses travers, ses défauts, ses ridicules. Ainsi, on trouvera
    le poète Charles d’Orléans, finances en berne, sollicité par les membres du
    conseil pour payer des toilettes à une illuminée du nom de Jeanne d’Arc (dont
    il n’a jamais entendu parler) qui doit rencontrer le roi Charles VII, et qu’il
    prend pour une « catin ».

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    16 juin 2019

    Quinze écrivain(e)s sont l'objet de nouvelles. Tour à tour héros d'icelles ou bien simple référence voire le sujet sans être vraiment présents, ils sont tous objets de fiction. Tous les textes ne m'ont pas touché mais certains sont bons. Ceux sur Charles d'Orléans (1394-1465) et sur la très oubliée Antoinette de Lafon de Boiguérin Deshoulières (1634-1694), le texte le plus drôle, notamment par son abus - voulu et revendiqué - de l'écriture inclusive amenant des outrances qui font sourire. Manon Roland (1754-1793) également a droit à de belles lignes ainsi que Heinrich von Kleist (1777-1811), Gérard de Nerval (1808-1855) et Marguerite Duras (1914-1996).

    Les autres m'ont paru plus faibles ou moins dans mes centres d'intérêt : Stéphane Mallarmé, Arthur Conan Doyle, Marcel Proust, Louis Pergaud ou Françoise Dolto, tandis que deux autres sont entre les deux : Fiodor Dostoïevsky et Sidonie Gabrielle, dite Colette.

    L'ensemble donne un livre assez inégal néanmoins intéressant par la manière de traiter les sujets, l'autrice changeant de style à chaque écrivain(e). Elle ne s'essaie pas au pastiche, mais colle à l'époque, aux mœurs et aux écrivains dont elle parle et à leurs personnages fictifs. Dans les dernières pages, elle donne une très courte biographie des écrivains en question, son aura à l'époque et maintenant et quelques conseils pour parler d'eux sans les avoir lus. Ce sont les passages les plus drôles du livre.

    En résumé, un recueil de nouvelles au thème assez original qui ne décolle jamais vraiment et peut donc décevoir, qui, cependant, garde une certaine originalité pour ne pas dire une originalité certaine qui donnera envie de l'ouvrir et pourquoi pas permettra une jolie découverte.