Quand les escargots vont au ciel

Delphine Vallette, Pierre-Emmanuel Lyet

Seuil Jeunesse

  • Conseillé par
    18 octobre 2021

    Un samedi au parc, Alice, Rachel et Amin veulent jouer aux espions. Alors que leur jeu se prépare, les enfants font la connaissance d’un escargot... qui finit malencontreusement écrasé sous le pied d’Alice. Le départ prématuré de ce pauvre mollusque mérite un bel enterrement. L’organisation des funérailles ne s’avèrera pas si simple car chacun souhaite être entendu dans les particularités de sa pratique religieuse.

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  • 29 septembre 2020

    Alice attend Rachel au parc pour jouer. Elle voit bien Amin, le garçon de son école mais elle joue avec les filles pas avec les garçons. Rachel lui propose de rejoindre Amin mais il est un peu réticent au début à se joindre aux filles. Et puis, ils trouvent un escargot mais malheureusement leur compagnon de jeu est écrasé. L'heure est au conciliabule face à la mort. Tout à coup, les filles oublient les principes d'égalité et suggèrent à Amin de s'occuper du mort, c'est la tâche des garçons de toucher l'escargot. Amin dit que la toilette des corps revient aux femmes quand la personne morte est une femme. Mais l'escargot, c'est un garçon ou une fille? Et puis quelle prière fait-on quand on s'appelle Amin? Quel rituel choisit-on quand on s'appelle Rachel? Et Alice aussi elle ne mange pas de porc? Les trois enfants réalisent tout à coup que leur différence n'est pas seulement celle du sexe. Est-il fort ou faible? Et c'est possible d'être catholique juive? Et Alice qui se demande ce que l'on est quand on n'est pas catholique. Le temps d'un Savane partagé, les enfants apprendront les coutumes de chacun. Ils apprennent surtout à s'écouter et à se regarder. Et puis , Alice elle touchera les cheveux drus d'Amin. La délicatesse de son geste montre l'acceptation des trois enfants pour ce qui est autre. Chacun mettra un petit caillou, une fleur ou une croix sur la tombe de l'escargot. L'hermaphrodite permet de dire ce qui est et pas seulement ce qui doit être. C'est un petit livre qui a pris partie de tout dire et met en avant le refus immédiat puis le dialogue possible. C'est un petit livre qui autorise l'échange. Il n'est pas rempli de niaiseries ou de bons sentiments, tu sais dans ce livre les mamans ne sont pas toujours disponibles, elles sont plongées dans un livre au parc, elles soufflent un peu. Dedans, tu trouves des enfants tels qu'ils sont: bons et mauvais à la fois, capables d'aimer et de haïr, capables de jalousie et même de férocité. De vrais enfants. J'aime bien quand la littérature jeunesse ne fait qu'un avec la vie. C'est un petit livre précieux pour chasser les phrases " moi mon père [y] dit que". Les enfants sont des êtres doués de raison. Aider les enfants à prendre conscience d’eux-mêmes et du monde qui les entoure, répondre à leurs questionnements intérieurs, c’est le soin que nous leur devons, les passeurs de mots.