Univers concentrationnaire et génocide, voir, savoir, comprendre

Sylvie Lindeperg, Annette Wieviorka

Fayard/Mille et une nuits

  • Conseillé par
    11 mai 2020

    Raconter l'indicible.

    Cet ouvrage recueille les 3 conférences prononcées au collège de France en 2007 à l'initiative de la FMD. L’étude de l’univers concentrationnaire et du génocide ont connu deux trajectoires différentes. L’univers concentrationnaire a dès le début été étudié par des historiens qui étaient souvent d’anciens déportés politiques et résistants alors que l’étude du génocide a été réalisé par des profanes comme Léon Poliakov ou Joseph Billig. Néanmoins, ces profanes ont rapidement pu recueillir une somme colossale de documentation historique de l’occupant, et pas uniquement des témoignages, grâce notamment au Centre de documentation juive créée par Isaac Schneersohn en 43. L’ouvrage « le bréviaire de la haine » de Poliakov de 1951 est toujours d’actualité. Par contre les recherches sur l’univers concentrationnaire ont peiné par manque de sources historiques autre que les témoignages. Il a fallu 10 ans pour les collecter. Mais le temps presse. Les études historiques ne peuvent toucher qu’une population d’initiés et les nouvelles générations risquent de passer à côté de ces tragédies. Il faut donc inventer des formes de communication grand public. C’est ce qui sera fait avec le film « nuit et brouillard » en 1955, la création du musée d’Auschwitz des 47, le tombeau des martyrs juifs à paris en 56 (futur mémorial de la Shoah) ou le filmage du procès d’Eichmann en 61 qui vont permettre de « transformer la mémoire en monument, et en mémorial ».