Pilote de guerre
1 autre image
EAN13
9782072431319
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Folio
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Pilote de guerre

Gallimard

Folio

Indisponible

Autre version disponible

En juin 1940, le groupe de grande reconnaissance 2/33 a perdu en de vaines
missions dix-sept de ses vingt-trois équipages. À leur tour, Saint-Exupéry,
capitaine pilote, et son observateur, le lieutenant Dutertre, sont convoqués
par le commandant Alias. Leur tâche : «Survoler à 700 mètres d'altitude les
parcs à tanks de la région d'Arras. – C'est bien embêtant...», dit le
commandant. «Mission sacrifiée», pensent les intéressés. Ils obéiront pourtant
«comme l'on sauve des rites lorsqu'ils n'ont plus de contenu». Cérémonial de
l'habillage, gestes quotidiens du métier, c'est le départ et ce sera,
entrecoupée par la nécessité de surveiller l'inhalateur, de lutter contre le
palonnier gelé, de maintenir le contact avec les autres membres de l'équipage,
entrecoupée par la chasse ennemie et la D. C. A., une longue méditation sur
l'absurdité dans laquelle la France est plongée : absurdité de la machine
administrative, des villages qui, de Dunkerque à l'Alsace, brûlent pour rien,
de l'exode, de cet entêtement à jouer le jeu de la guerre, sans illusion, et à
lui sacrifier les hommes. «Il faut que la signification de la mort équilibre
la mort», et la mort ici ne signifie rien. Pourtant la France a bien fait
d'accepter cette guerre, de refuser les raisons de l'intelligence qui lui
prédisait le désastre pour écouter l'Esprit qui lui rappelait que chacun est
toujours responsable de tous, qu'elle est responsable du monde et que son rôle
est par ce sacrifice d'appeler le monde à la défense de la civilisation
menacée. Quel est le sens de cette civilisation? La plongée dans l'Apocalypse
d'Arras, dont l'équipage sortira miraculeusement sauf, apporte la réponse.
S'identifier pour envoyer des commentaires.