Les voleurs d'énergie, Accaparement et privatisation de l'éléctricité, du gaz, du pétrole
EAN13
9782919160716
Éditeur
Les Éditions Utopia
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les voleurs d'énergie

Accaparement et privatisation de l'éléctricité, du gaz, du pétrole

Les Éditions Utopia

Indisponible
Une analyse critique de la gestion et de l'exploitation des sources d'énergie
au XXIe siècle.

Chauffage, éclairage, mobilité, alimentation, production de biens et de
services… l’énergie est à chaque instant au cœur des activités humaines. Le
contrôle de sa production, de sa diffusion et de sa distribution est hautement
stratégique. Source de conflits, voire de guerres, l’exploitation et la
consommation énergétique sont très inégalitaires, accentuent les déséquilibres
entre nations riches et pauvres et entraînent des risques majeurs pour l’homme
et son environnement.
Ce livre raconte, pour la première fois, l’histoire de la propriété des
énergies et des systèmes mis en place pour les exploiter. Privée à l’origine,
l’énergie devint largement publique au cours du XXe siècle. La France ne fut
pas le seul pays à nationaliser l’énergie ; un mouvement quasi-mondial s’est
développé pour mettre fin aux abus scandaleux des grands groupes privés.
Aujourd’hui, le privé veut reprendre l’exploitation des énergies par tous les
moyens : saccage d’entreprises nationales publiques comme EDF, adoption de
directives ultralibérales par l’Union européenne, ouvertures à la concurrence
forcées pour les pays du Sud… Alors que les activités pétrolières ont déjà
largement été reconquises par les multinationales, les services publics de
l’électricité et du gaz sont attaqués partout sur la planète. Comme pour le
transport ferroviaire, l’eau ou les déchets, la santé ou l’éducation, il
s’agit de transférer aux grandes firmes privées une activité très rentable,
niant aux citoyens tout droit de regard sur cette industrie qui les concerne
dans leur quotidien et leur devenir.

Découvrez, au travers d'un ouvrage fourni, une réflexion originale pour
reconstruire un service public des énergies qui réponde aux enjeux sociaux et
environnementaux de notre époque.

EXTRAIT

Dans les pays du Sud, la question énergétique s’est longtemps confondue avec
la question pétrolière et celle de l’indépendance nationale, conduisant à de
fortes tensions avec les pays riches. Pour la France, le Royaume-Uni ou les
Pays-Bas de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, les colonies et les pays
pauvres sous influences sont le moyen d’accéder directement à des ressources
de brut. Quant aux firmes américaines, elles étendirent rapidement leurs
prospections au-delà du territoire national, notamment sur le reste du
continent. Lorsque certains gouvernements de pays dominés, qu’ils fussent
démocratiques ou autoritaires, cherchèrent à s’émanciper de la tutelle
occidentale, la propriété des systèmes énergétiques devint pour eux une
préoccupation centrale.
Indépendantisme énergétique en Amérique latine
En 1921, la Standard Oil s’implante en Bolivie. L’année précédente, un coup
d’État mené par les Républicains a chassé les libéraux du pouvoir, mais n’a
pas modifié la propriété privée des ressources. Dans le Paraguay voisin, c’est
la Royal Dutch Shell qui contrôle le pétrole. À la fin de la décennie, les
deux compagnies anglo-saxonnes pensent que le sous-sol de la région de Gran
Chaco, revendiquée à la fois par la Bolivie et le Paraguay, contient des
hydrocarbures. Cette présence supposée de ressources dans le contexte tendu de
la Grande Dépression conduit les deux pays à entrer en conflit armé. Entre
1932 et 1935, la guerre du Chaco fait, selon les estimations, de 85 à 130 000
morts. Le Paraguay gagnera la majeure partie du territoire contesté, mais
aucun hydrocarbure n’y sera trouvé… avant 2012.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Aurélien Bernier a travaillé dix ans pour l’Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie (ADEME). Essayiste et conférencier, il collabore
régulièrement au Monde diplomatique. Dernières publications : Comment la
mondialisation a tuée l’écologie (Mille et une nuits, 2012); La gauche
radicale et ses tabous (Seuil, 2014); La démondialisation ou le chaos (Utopia,
2016).
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