Fissuré
EAN13
9791022611268
Éditeur
Anne-Marie Métailié
Date de publication
Collection
Autres horizons
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Fissuré

Anne-Marie Métailié

Autres horizons

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Odéric Delachenal a vécu en Haïti de 2008 à 2010. Il travaille pour la
délégation catholique pour la coopération. Le 12 janvier 2010, à 16:53:10, il
vit le grand séisme de Port-au-Prince. Cet après-midi-là, la capitale
s’effondre avec lui. Alors, sans relâche, le jeune éducateur erre dans des
décombres de fin du monde. Protéger, rassembler les enfants épars pour les
mettre à l’abri. Courir la ville écrasée, en quête des siens. Soigner,
secourir, fouiller les gravats, tirer des bâches sur les parkings-dortoirs. Il
arpente la ville exsangue, à la recherche de ses amis, des enfants qu’il est «
censé » protéger. Comment se détacher du pire quand, atteint au cœur, on est
désemparé ? Comment continuer lorsqu’on rentre en France, « ce pays en paix »,
et qu'on s’immerge dans l’absurdité d’un travail social où on doit « trier »
les enfants migrants auprès de la Protection de l’enfance ?

L’auteur examine ici, avec une sincérité déchirante, les contradictions et les
cicatrices de ceux qui rêvent d’aider, de changer le monde, et qui se rendent
compte qu’ils sont à peine des minuscules pansements, hantés par la brutalité
de leur insignifiance, de ce qu’ils ont vu et de ce qu’ils côtoient au
quotidien. Comment refuser à ceux qui se noient quand ce sont les villes
entières qui s’abîment... ? Dix ans après son expérience à Haïti, l’auteur lit
Dany Laferrière et comprend qu’il y a des gens comme des maisons « qui sont
profondément fissurés à l’intérieur et qui ne le savent pas encore... [ceux-
ci] sont les plus inquiétants, le corps va continuer un moment, avant de
tomber en morceaux un beau jour. Brutalement. Sans un cri ».

Odéric Delachanel décide donc de témoigner, de mettre son cataclysme en mots
avec une force narrative magistrale, de montrer l’envers du décor du costume
du bon Samaritain, au nom des vivants comme des morts, au nom de ses amis
haïtiens qui versaient tous les matins une goutte de café à terre pour tous
ceux qui étaient partis.
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