Hommage aux soldats de Caen morts pendant la Grande guerre

La Première Guerre mondiale a été une telle hécatombe (1,4 million de morts pour la seule nation française) qu’il n’est pas une seule famille qui n’ait été touchée, par la perte d’un soldat tué, disparu, blessé ou invalide. La Marne, les Dardanelles, Verdun, le Chemin des Dames… sont des repères géographiques, militaires et mémoriels qui conservent encore aujourd’hui une résonance très claire à l’échelle du pays tout entier, et même du monde. À Caen, dans les années 1920, les autorités municipales, avec les associations d’anciens combattants, décident de faire ériger sur une place, en bordure de la Prairie, un monument aux enfants de la commune morts pour la France pendant « la Grande Guerre ».Œuvre des artistes Raymond Bigot et Alphonse Saladin, le très beau monument édifié sur la place Foch, en 1927, comporte pourtant une étrange lacune : aucun nom des combattants de la cité caennaise, morts pour la France, n’a été gravé dans la pierre ! C’est en partant de ce constat étonnant que le professeur d’histoire Gérard Fournier a décidé de réparer cet « oubli » en reconstituant la liste nominative des soldats caennais, de tous grades, issus de tous régiments, morts pour la France, pendant la Première Guerre mondiale.L’année 2018 qui marque la fin du cycle mémoriel du Centenaire de la Première Guerre mondiale, 1914-1918, était l’occasion de publier enfin cette liste, enrichie par les contributions de quatre co-auteurs appartenant au ministère des Armées (DMD et ONACVG du Calvados) et aux Archives départementales du Calvados. En même temps qu’aux hommes, cet ouvrage collectif rend aussi hommage aux six régiments partis de Caen, pour le front, à la mobilisation générale. Il fait en outre l’inventaire des lieux de mémoire de 14-18 dans la cité normande et, parce que la mémoire est intimement liée à l’histoire, il propose aux enseignants plusieurs approches pédagogiques d’un conflit qui, cent ans après son déroulement, parle encore à toutes les générations.Ce livre, important pour la mémoire des familles des quelque 1 400 poilus caennais morts pour la France en 14-18, intéressera tous les passionnés d’histoire et, au-delà, tous les lecteurs soucieux d’entretenir l’identité de la mémoire collective normande.