Feu Mathias Pascal

Né en 1867 à Agrigente, Luigi Pirandello est surtout connu
pour son oeuvre théâtrale (entre autres : Chacun sa vérité, 1917 ;
Six personnages en quête d'auteur, 1921 ;
Ce soir, on improvise, 1930)
qui fit de lui le père du théâtre moderne.
Il fut cependant aussi un nouvelliste prolifique
et un romancier remarquable.
Pirandello est mort à Rome, en 1936, après avoir obtenu
deux ans auparavant le Prix Nobel de Littérature.
Je peut-il être un autre ? Au temps où l'on ne vivait pas trop
dans la dépendance de ses papiers d'identité, le héros de ce livre,
accablé par une condition qui ne le réjouit guère, fait,
grâce à une métamorphose que lui procure le hasard,
l'expérience de renaître.
Son irruption dans la liberté intégrale l'amène toutefois
à l'amère constatation que, fictive ou censément vraie,
la personnalité demeure une prison.
Si bien que, par une métamorphose nouvelle,
il redevient ce qu'il était, mais transformé en défunt :
état où son esprit sulfureusement sceptique,
à cheval entre l'humour et le drame, le jeu et la folie,
trouve la plus allègre des conditions.
On reconnaît désormais l'importance, longtemps méconnue,
de l'oeuvre narrative de Luigi Pirandello :
le succès universel de son théâtre a popularisé des thèmes
auxquels l'écrivain sicilien s'attache dès le début de sa carrière,
et notamment dans ce Feu Mathias Pascal publié en 1904,
que l'on tient pour son chef-d'oeuvre.
Cette édition est celle qui fut revue par l'auteur.
Elle s'accompagne d'une postface essentielle
pour la connaissance de Luigi Pirandello : l'un des rares textes
où le grand écrivain défend et illustre, dans le ton de la polémique,
le caractère et les modes de son inspiration.