La Gifle

Christos Tsiolkas

Belfond

  • Conseillé par
    6 juin 2011

    Un sentiment de malaise

    J'ai reposé le roman avec un sentiment de malaise parce que ce roman est celui de la désillusion et de la jalousie. J'en ai aussi eu ras le bol de ce thème de l'allaitement tardif qui ne m'avait pourtant pas pesé dans Room. C'est dommage, ce roman mélange les origines ethniques comme peu de romans le font: grecs, indiens, aborigènes et australiens blancs.

    Les mariages interraciaux sont présents mais les communautés ne se mêlent pas en profondeur. Les femmes, quant à elle, subissent beaucoup: la violence ou l'alcoolisme de leur mari, le choix des amis. Et que dire du seul couple qui semble en paix, Bilal et Shamira, qui semblent ne devoir cette paix de l'esprit qu'à leur religion? La religion comme seule paix possible pour ceux qui ont souffert (Bilal est aborigène)? Shamira est la seule à faire un acte purement gratuit: dénuder des cheveux pour ne pas faire mauvaise impression devant les jurés. Heureusement, le roman finit par une touche d'espoir sur la nouvelle génération qui semble plus soudée. Entre celui qui gifle et celui qui reçoit cette gifle, on finit pas ne pas choisir car les deux camps sont détestables. Christos Tsiolkas dresse un portrait bien pathétique de ses contemporains. Je n'en regrette pas du tout la lecture mais je ne suis pas sûre de relire cet auteur et j'aurais préféré une gifle littéraire à ce sentiment en demi-teinte avec lequel je referme ce roman. Alors, me direz-vous, après toutes ces critiques, pourquoi trois étoiles? Tout simplement parce qu'à aucun moment, je n'ai tout de même songé à refermer ce livre sans le finir. Mais de là à lui donner le "Commonwealth Writers' prize", il y a un pas que je n'aurais pas franchi.


  • Conseillé par
    5 mars 2011

    Extrait de la quatrième de couverture :
    "Provocant, urgent, impitoyable, un roman coup de poing, une révélation dans la lignée d'un Don DeLillo ou d'un Jonathan Franzen. Lors d'un barbecue entre amis, un adulte gifle un enfant qui n'est pas le sien. Un incident qui va créer une onde de choc parmi les invités et provoquer une série d'événements explosifs. Mais aussi révéler, derrière les belles apparences, le racisme ordinaire, la drogue, l'alcool, la honte et une extrême solitude. Tour à tour violent et bouleversant de tendresse, un très grand roman qui dresse, avec une formidable lucidité, le tableau d'un Occident en pleine confusion."

    Non, ça ne sera pas un billet habituel mais l’autopsie courte d’une lecture abandonnée à la moitié. L’auteur a choisi de bousculer le lecteur par une utilisation massive de mots crus. Et la lectrice que je suis en a fait une overdose… J'ai tenté de poursuivre cette lecture, de m'intéresser aux personnages mais le vulgaire l'a emporté.
    Dès la première page, les amis de la confrérie de la poésie comprendront que celle-ci ne sera pas au rendez-vous. Avant même l’incident de la gifle, Hector chez qui le barbecue est organisé m’est apparu comme quelqu’un qui se soucie beaucoup de ses besoins sexuels. Du sexe à l’état brut que j’ai retrouvé dans les 246 pages lues (pour la sensualité, il faudra repasser). A partir de l'incident, on découvre l'intimité des personnages. Derrière les masques, on trouve de la drogue, des questions sans réponses, des désillusions, des enfants surprotégés ou élevés devant la télé.
    J’aime les lectures qui me font réfléchir sur notre société et ses dérives. Mais là, j’ai abandonné. L’écriture ou plutôt le vulgaire m’a coupée l’envie d’en savoir plus sur ces personnages.
    Faut-il user à outrance du trash pour émouvoir le lecteur ou le faire réagir sur certains sujets ? Je n’en suis pas certaine.