la "petite collection" Allia

Gérard Berréby en résume ainsi le principe : «des petits volumes, des textes brefs, très élégants, pas chers du tout, avec des auteurs comme Marx, Casanova ou Adorno».
De Rabelais et son «traité de bon usage de vin» au «droit à la paresse» de Paul Fargue, en passant par Ciceron et Kazimir Malevitch, un choix de livres de 6.20€ à 8.50€ !


6,20

"Dans le culte du souvenir des amours éloignés ou trépassés, la valeur cultuelle de l'image trouve
son utlime refuge. Dans l'expression fugitive d'un visage humain, capté sur d'anciennes photographies, l'aura
fait signe une dernière fois. C'est cela qui lui donne sa beauté mélancolique, comparable à nulle autre."
L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique annonce, dès son titre, le tournant opéré par la modernité : Benjamin montre dans cet essai lumineux que l’avènement de la photographie, puis du cinéma, n’est pas l’apparition d’une simple technique nouvelle, mais qu’il bouleverse de fond en comble le statut de l’œuvre d’art, en lui ôtant ce que Benjamin nomme son “aura”. L'auteur met au jour les conséquences immenses de cette révolution, bien au-delà de la sphère artistique, dans tout le champ social et politique. Un texte fondamental, dont les échos ne cessent de se prolonger dans les réflexions contemporaines.
Traduit de l'allemand par Lionel Duvoy.
Cette édition est une nouvelle traduction de la quatrième version de l'essai, de 1936, mais stipule sous la forme de notes en bas de pages les passages non conservés par Benjamin et qui figurent dans la deuxième version de l'essai, rédigée entre la fin 1936 et février 1937.


Michel LEIRIS

Éditions Allia

En dehors de toute idée religieuse, divine ou morale, le sacré de Leiris se tapit dans les choses, les moments et les lieux qui lui inspirent à la fois désir et terreur. Il représente la part de l'illicite, qui trouve ses racines dans l'enfance, et qualifie la chambre parentale par exemple, ou bien le cabinet de toilette, où Leiris formait avec son frère une sorte de société secrète. C'est la quête du merveilleux, blotti dans la vie quotidienne de l'enfant, dans les recoins, espaces ou spectacles ritualisés qui exhalent ce sentiment du sacré. Telles les courses à l'hippodrome d'Auteuil, où le jockey fait aux yeux de l'enfant figure d'idole. Mais ce sentiment s'étend aussi aux mots, à tout ce que pouvaient inspirer à Leiris le prénom Rebecca par exemple ou encore l'exclamation “Baoukta !”, cri de guerre de son frère quand ils jouaient aux Peaux-Rouges.
Cette conférence invite à une exploration intérieure, à rechercher en soi ce que le profane a de plus sacré. L'on pourrait détourner André Breton, affirmant : “L'esprit qui plonge dans le surréalisme revit avec exaltation la meilleure part de son enfance.” Le lecteur le comprendra à la lecture de ce bijou de poésie, tant ce texte a ceci de rare qu'il apparaît en tout point opérant, dans le sens où il nous invite à notre tour à sonder la part du sacré qui déterminait nos jeux, nos craintes et nos désirs d'enfants et qui garde, aujourd'hui encore, toute sa saveur.


Du meurtre de chaos à la révolte des singes

Éditions Allia


Robert MUSIL

Éditions Allia

Célèbre surtout pour son œuvre romanesque, Robert Musil (1880-1942) est aussi l'auteur de nombreux essais, conférences et aphorismes, qui le montrent attentif aux mutations de la conscience moderne. De la bêtise, qu'il considérait comme l'un de ses textes majeurs, aborde un sujet tabou dans la pensée classique : confrontée à son contraire, la réflexion ne court-elle pas le risque de vaciller sur ses bases ? "Si la bêtise ne ressemblait pas à s'y méprendre au progrès, au talent, à l'espoir ou au perfectionnement, personne ne voudrait être bête."